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Histoire d’une lettre

Histoire d’une lettre

On en parle peu mais il y a 150 ans Paris était assiégé et au-delà de cet évènement douloureux cela a également été l’occasion de créer la première poste aérienne au travers des ballons montés. Si ces courriers ne sont pas rares, ils restent chargés d’histoire.

Je vous présente une lettre intéressante sur le sujet, en effet cette dernière n’a pas de cachet à date pour le départ et le timbre un Napoléon III lauré 30 centimes a été annulé avec un cachet PD rouge ce qui est particulièrement rare. Cette lettre était à destination de SPA en Belgique et je présente également la retranscription de la correspondance.

Lettre écrite le 16 décembre 1870, vu les habitudes de l’expéditeur ballons probables Parmentier ou Gutemberg (recherche en cours sur le bureau et le pourquoi de l’utilisation du seul cachet PD rouge).

Ma chère Amélie,

Deux pigeons de Tours ont déchiré une petite partie du rideau qui nous sépare de la province depuis un mois. Quelle « hermétique clôture » ! Rouen, Orléans pris ! Mais nos armées ne sont pas détruites, et ceux qui nous inondent doivent dflt (difficilement ?) se garnir l’estomac et se mouvoir. Eté au Palais auj. Manuel fait le réquisitoire du 31 octobre (Les Banquistes). Aperçu M Du Chayle aujhui  . On ne sait où est Raynal ! Joseph a dîné chez Charles mardi. Je t’ai écrit lundi de me donner de vos nouvelles en écrivant à M. Pelvilain, négociant à Rouen. Les évents contrarieront sans doute ce moyen. Essaye le pourtant et conseille le à Mme Müller, en lui envoyant quelques lignes à falaise. Son mari va toujours bien, mais il est bien délicat. Il demande instamment que tu écrives quelques lignes. (Papa signera)au colonel Lechesne, du 98e de ligne, prisonnier à Bonn, près Cologne, pour savoir si son frère est mort ou prisonnier. M Müller était officier dans ce régiment, et inventeur d’un fusil qui paraissait devoir réussir. Le Falaisien se voit déjà enrichi par l’exploitation du brevet ! Illusion, peut-être, mais bon sentiment fraternel : le 13, garde au Palais de l’industrie. Notre nouveau commandant (l’ancien éliminé), est un M Lascol. Pas encore équipé. J’embrasse Papa de tout cœur. Ton frère affectionné.

Joseph a dîné hier, et je l’attends ce soir. Il est de garde eu Ministère. Une carpe de 3 fr. encore un peu de pommes de terre et de macaroni, voilà notre dîner de quatre temps. Sauf la graisse (les autres jours), nous faisons un carême dont personne n’oubliera les rigueurs. Les dames quêteuses ne recevront que des pièces de 50 centimes au lieu d’or. Un œuf vaut trente sous. Il n’y a plus de bois à vendre ni de charbon de terre. Je me suis un peu approvisionné, il y a huit jours ; et les cantines soulageront les pauvres, mais que de patriotisme réclame cette effroyable crise. Il n’y a plus de Capital, et il faut dépenser tout ce qui était revenu. La Banque de France payera-t-elle un sou le 1ier janvier ? et le terme, et les gages, et les étrennes. La Gaz. (ette ?) des Trib.(unaux ?) n’a pas diminué un centime de son prix. Et au milieu de tout cela, il y a encore des clubs, des festivals, des Conférences sur les Aryas, ce qui est plus utile, des salades, Joignaux, céleri et betteraves !

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1 Comment

  1. Bravo Jean-Yves, ça change un peu, belle lettre dont le texte commente les événements des jours précédents l’écriture, ainsi que beaucoup de questions sur le devenir lié à la ‘crise’.
    J’ai remarqué (comme d’autres bien sûr) qu’un cachet « PD » était aussi apposé en bas à droite de l’adresse. Il se peut que le cachet sur le timbre a été apposé à postériori, soit au chargement du ballon, soit à l’arrivée du ballon lorsqu’un préposé s’est aperçu que le timbre n’avait pas été annulé ?

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