Vous savez toutes et tous qu’à la fin de tout bon catalogue philatélique, un certain nombre de timbres et/ou de vignettes y sont présentés et répertoriés. Il semblerait que peu de philatélistes s’y intéressent vraiment.
Ensemble découvrons les, vous verrez que ça n’est pas inintéressant !
La L.V.F., Légion des Volontaires Français contre le Bolchévisme, est créée le 8 juillet 1941 (avec la bénédiction du Maréchal Pétain et l’assentiment d’Adolph Hitler), soit 15 jours après de déclanchement de l’invasion de l’U.R.S.S. par l’Allemagne qui eut lieu le 22 juin 1941. Elle est née de nombreux partis collaborationnistes français, et est pour sa partie combattante au sein de la Wehrmacht. En juin 1942, la ‘L.V.F.’ sera transformée en ’Légion tricolore’, mal vu des allemands, elle sera dissoute fin 1942 pour redevenir L.V.F., qui elle-même sera dissoute sur décision des allemands en septembre 1944.
La première émission de la L.V.F. a lieu le 21 octobre 1941, avec le bloc de ‘l’Ours’, tiré à 30.000 exemplaires avec une surtaxe de bienfaisance de 100F. La vente est effectuée par souscription en majeur partie aux négociants (5/6è) et aux collectionneurs (1/6è).
Il faut savoir que le bloc, comme toutes les émissions suivantes de la L.V.F. ne peuvent servir à l’affranchissement du courrier du corps expéditionnaire de Russie vers la France et non l’inverse.
On pourrait donc en conclure que ces émissions sont des ‘vignettes’ françaises pour servir de timbres en Russie ! ?
Et bien, non, comme les émissions et leur mise en service ont été autorisées par les représentants du gouvernement de Vichy en zone occupée, ainsi que par l’occupant, elles ont un caractère officiel donc ‘philatélique’.
Le timbre représente un village ravagé par les flammes commençant à brûler l’Ours (symbole de puissance et de renouveau) qui arbore sur son cœur une étoile rouge à 5 branches (symbole du communis-me), l’alliance Ours et étoile interprète le danger du communisme.
Devant le succès remporté par la vente du bloc, la L.V.F. poursuit ses émissions par 2 timbres lithographiés mis en vente rue Auber à Paris, au prix de 20 francs le 10 décembre 1941.
La souscription précédente a eu lieu du 5 au 20 novembre, elle a été servie le 10 décembre aux souscripteurs, et vendue aux collectionneurs du 12 au 15 décembre 1941 pour un total de 141.000 séries.
Il a été décidé le 16 décembre que si le stock restant était peu important, il serait détruit, ou bien il serait surchargé sur deux lignes « Front de l’est – Ostfront » dans le cas contraire. Ce fut donc le cas, et une mise en vente eut lieu au siège de la L.V.F., rue Auber, au prix de 20 francs du 10 janvier au 8 février 1942. La vente s’est élevée à 137.574 pièces. Le stock restant a été détruit.
Souscription d’une nouvelle série, le 20 avril 1942 (jour anniversaire d’Adolph Hitler). Cette souscription dite « Borodino » sera mise en vente le 30 avril au siège de la L.V.F. Elle n’aura pas le succès escompté, car seulement 450.000 séries ont été vendues sur 1.000.000 d’émises. Cette série est composée de 5 timbres héliogravés.
Commémoration de la bataille de Borodino : le 4 septembre 1941, 850 hommes partent pour le front de l’est. En novembre, les soldats de la L.V.F. sont conduits sur le front. L’affrontement avec les soviétiques eut lieu du 1er au 6 décembre 1941 pour le contrôle du village de Djukowo (là où Napoléon remporta la bataille de la Moskova en 1812). Le 6 décembre 1941, les soldats de la L.V.F., victimes du froid sont relevés