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  • Pierre Guillet a publié une note il y a 1 an et 2 mois

    De la transmission de collection
    Philatélistes, avez-vous pensé à la transmission de votre collection ? Oui, sans doute. Mais sérieusement ? En vous projetant sur l’après ?
    Peu d’entre nous certainement. Sujet délicat, en particulier avec ses proches.
    Pourtant ce loisir, cette passion vous aura occupé de nombreuses heures durant des années, des décennies pour certains dont la collection fut commencé
    lors de l’enfance. Classement, recherche, mise en page, achat de timbres et autres produits philatéliques, lecture, discussion, visite de salons. Tant de bons moments passés.
    Et qu’en restera-t-il ? Peu de collectionneurs ont parmi leurs proches, un·e descendant·e, un membre de la famille présentant l’esprit de collection,
    intéressé par la philatélie, loisir qui malheureusement a perdu de son attrait auprès des jeunes générations.
    Au mieux, certains ont informé leur conjoint et/ou leurs enfants de la suite qu’ils souhaitent voir donnée, d’autres ont rédigé un testament
    pour orienter la décision. Mais ce sujet en général peu ou pas débattu montre que la plupart laissent en friche le devenir du trésor de leur passion.
    La plupart des collections sont délaissées, puis vendues, et ce qui constituait le beau résultat d’années de recherche et présentation se trouve éparpillé, dévalorisé, bradé sur internet ou auprès de marchands de timbres ou autres salles des ventes. A la séparation des albums investis de culture,
    d’histoire et d’investissement pécuniaire s’ajoute une vente hasardeuse.
    Pourtant à notre époque où les questions d’identité, d’histoire familiale, ou de parcours de vie sont devenues prégnantes pour beaucoup de personnes,
    la collection de timbres – ou de cartes postales – est un témoignage précieux de son aïeul·le, qui aura des années durant accumuler des timbres,
    des lettres avec oblitération remarquable, au gré de ses centres d’intérêt (thématique singulière) et de la vie qu’il aura mené (pays d’origine, région de résidence, métier). La collection en question aura pu aussi être enrichie au travers d’une transmission successive, marque grandement intéressante et affective
    de l’histoire familiale. Et si elle n’intéresse pas les héritiers, la génération suivante pourrait trouver un fort intérêt à feuilleter la collection des bisaïlleux,
    voire la reprendre !
    Cependant, dans les successions de philatélistes, les héritiers se retrouvent souvent face à une masse importante de documents : albums, classeurs, enveloppes diverses, boîtes de timbres en vrac, catalogues et divers matériels de collection, et l’idée de conserver « la collection » est battue en brèche.
    Si l’on souhaite pourtant garder quelque chose, que peut-on envisager ?
    On peut comprendre que le volume impressionnant qui occupe armoire et/ou bureau amène les familles à décider de se défaire en bloc du « tout ».
    Les philatélistes qui accumulent des timbres en classeurs et non en albums – et ils sont nombreux – ne facilitent pas la tâche de leurs héritiers.
    Si dans le classeur les timbres sont alignés impersonnellement, l’intérêt de l’album est qu’il met en scène les timbres, les magnifie de par la sélection,
    la présentation, l’apparition selon un certain ordre chronologique, historique, thématique, ou selon une approche esthétique particulière, prenant du sens au gré de la réalisation personnelle du collectionneur.
    Dès lors, l’une des solutions pourrait consister à réaliser UN album, de timbres remarquables, en valeur tant philatélique que monétaire, clairement identifié auprès de son entourage, facilement transmissible, et qui constituerait « le chef d’œuvre » d’années de passion, de plaisir et de témoignage des moments
    de la vie. L’option est à réfléchir et à débattre, les modalités à peaufiner, mais le sujet hautement d’actualité à l’heure où de multiples familles veulent
    « s’en débarrasser » ( !)

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